Le Manoir du Pont de Metz, son histoire, son parc et son jardin d'agrément


Alexandre LESIEURRE, alors avocat au parlement et Bourgeois d'Amiens, acquiert la charge de bailli du Pont de Metz et celle de Procureur du Roy. Propriétaire de terres au village du Pont de Metz, il obtient le 23 novembre 1613 de Jean de Belloy, seigneur du Pont de Metz, le droit d'y édifier le Manoir, son pigeonnier (colombier), pressoir et autres bâtiments.

Par ce même acte, il lui est concédé "... autres droits et privilège appartenant à un fief noble avec exemption et franchises de tout droits de mort et vif , herbages ..et autres droits attribués et appartenant au seigneur haut justicier". 


C'est ainsi que le Manoir du Pont de Metz, avec ses dépendances dont le colombier (pigeonnier avec son échelle tournante) et son corps de ferme, a été édifié en 1616 et devient avec ses terres dès 1613 fief noble. 

Nicolas LESIEURRE (1614-1703), son fils, Avocat au Parlement, puis Procureur du Roy et l'un des quatre conseillers du roi auprès de l'Hôtel Commun de la Ville d'Amiens, obtient la charge de Bailly Général du Temporel de l'Evêché d'Amiens et Abbaye de St Martin aux Jumeaux. Il réside au Manoir jusqu'à son décès.

C'est ainsi que la famille LESIEURRE de part aussi ses alliances, devient la Maison LESIEURRE DE CROISSY. Ses membres, alors écuyers, sont des acteurs du gouvernement local civil et religieux par l'acquisition d'offices pour les uns dont celui prestigieux de judicature (Justice) et participent à la vie nationale sous l'Ancien Régime au sein de la Maison du Roy notamment pour les autres en qualité d'officiers (capitaines) dans les régiments royaux dont celui non moins prestigieux des Gardes du Corps du Roi dès le règne de Louis XV. Deux des leurs consécutivement à leurs états de services ont été nommés Chevaliers de l'Ordre  Royal et Militaire de Saint Louis accédant ainsi à la Noblesse militaire. 


Le plan par masse de culture de l'An II(17 août 1794)montre une implantation du bâti identique à celle d'aujourd'hui avec alors un jardin dit à la française.

La serre adossée  de multiplication  actuelle attribuée à Guilloy-Pelletier a été édifiée au XIXème siècle.

La façade du Manoir a été remaniée en 1880. 

Son parc et son jardin d'agrément ont évolué avec le temps sous l'impulsion de ses propriétaires respectifs.

Le parc boisé et son jardin d'agrément initialement à la française puis de conception naturelle et façonnée dès les années 1800 avec plan d'eau sont délimités partiellement par une douve. Le parc est  peuplés de nombreuses essences endémiques dont notamment de magnifiques hêtres pourpres, frênes et platanes d'Amérique quasi tricentenaires, des alignements rares d'ormes champêtres et de tilleuls ...

Les jardins floraux avec roseraie agrémentent l'espace naturel.


Avec sa flore et sa faune, ce domaine avec son parc champêtre constitue un écosystème, un réservoir de biodiversité.